Donner aux femmes les moyens de participer à la relance de l'économie verte après la crise de Covid-19
Les programmes de financement de la relance économique suite au Covid-19 offrent une excellente occasion de promouvoir l'égalité des sexes et la durabilité environnementale. Les dépenses publiques, en particulier, doivent corriger les inégalités entre les hommes et les femmes qui se sont creusées à la suite de la pandémie et qui ont porté atteinte au bien-être des femmes.
Voilà en quoi consistait le message de plusieurs experts de Bolivie, du Malawi, du Népal et du Sénégal, lors d'un événement qui s'est tenu le 23 mars en parallèle de la 66e session de la Commission de la condition de la femme (CSW66).
Lors de la conférence CSW66, les points suivants ont été évoqués :
Au Malawi, des efforts sont en cours pour diversifier les moyens de subsistance des femmes grâce à la culture d'arbres à fruits comestibles, tels que les arbres fruitiers et les arbres à noix. Ces cultures promettent de garantir des revenus aux femmes, tout en capturant le carbone de l'atmosphère (un avantage pour la lutte contre le changement climatique) et en offrant d'autres bienfaits écologiques tels que la lutte contre l'érosion (importante dans le contexte de l'adaptation au changement climatique et de la prévention de la dégradation des sols). Dr Jessica Kampanje-Phiri, maître de conférences à l'université d'agriculture et de ressources naturelles de Lilongwe, au Malawi, et Joyce Njoloma, scientifique à l'Institut international d'agroforesterie (ICRAF) du Malawi ont défendu les idées présentées ici.
Au Sénégal, l'agriculture est essentiellement tributaire des pluies et peu productive. En permettant aux agricultrices d'accéder à un système d'irrigation alimenté par des énergies renouvelables, on pourrait accroître la production et les revenus, tout en évitant les émissions nocives de gaz à effet de serre. Le secteur de l'horticulture - notamment les « cultures maraîchères » telles que les fruits, les légumes et les plantes de décoration - pourrait être développé par les femmes grâce à l'irrigation alimentée par des énergies renouvelables – comme l'explique Dr Laure Tall, directrice de recherche à IPAR-Sénégal.
En Bolivie, l'économie repose depuis trop longtemps sur le secteur minier, dominé par les hommes et polluant, ainsi que sur le gaz naturel, qui génère peu d'emplois. En revanche, le tourisme durable pourrait constituer une voie véritablement respectueuse de l'environnement et des femmes pour le développement du pays et les recettes d'exportation. C'est la vision de l'Observatoire bolivien du tourisme durable, une nouvelle institution créée par SDSN Bolivie, bénéficiaire d'une subvention GLOW, et ses partenaires, comme l'explique la Directrice générale Lykke Andersen. L'initiative vise à développer ce secteur bas carbone qui attire principalement des touristes venant par bus des pays voisins, et met l'accent sur des activités peu polluantes telles que le cyclisme et la randonnée. L'Observatoire du tourisme durable favorisera notamment la création d'emplois de qualité pour les femmes dans le secteur du tourisme.
Au Népal, les femmes entrepreneurs dans les secteurs de la foresterie et de l'agriculture ont été durement touchées par la pandémie : beaucoup ont perdu leur travail. Cependant, il est possible de former les femmes à l'utilisation des technologies numériques, afin qu'elles puissent accéder aux informations du marché et avoir des pratiques commerciales productives, selon Mani Ram Banjade, du Southasia Institute of Advanced Studies (SIAS). En outre, les gouvernements locaux peuvent être encouragés à donner à certaines des activités féminines les plus « traditionnelles » et « symboliques » une orientation plus autonome et plus durable.
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