Restauration des terres pour l'autonomisation post-Covid et la réduction de la pauvreté des femmes rurales et autochtones du Cameroun

Credit CAFER

Contexte

Le Cameroun s'est engagé à restaurer 12 millions d'hectares de terres dégradées dans ses zones agroécologiques dans le cadre de l'Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100) relevant du Défi de Bonn. Les femmes rurales sont des acteurs clés dans la réalisation de cet objectif en raison du rôle important qu'elles jouent dans l'agriculture, la sécurité alimentaire et la gestion des terres, ainsi que dans les questions liées à la propriété foncière et arboricole. Or, le déséquilibre général des pouvoirs et d'autres facteurs socioculturels et institutionnels limitent souvent la participation des ces femmes à la restauration des terres. Pourtant, des études montrent qu'en soutenant techniquement et matériellement les associations de femmes des régions rurales par le biais de leurs liens avec des ONG reconnues, il est possible d'encourager leur participation.

Ce projet vise à étudier les facteurs qui ont contribué aux succès et aux échecs de la restauration des terres par les femmes et les groupes minoritaires au Cameroun, ainsi que les moyens d'accroître leur prospérité économique post-Covid-19 grâce à une plus grande participation aux entreprises arboricoles et à la restauration des terres dégradées dans le pays.

Les résultats de l'étude seront présentés aux décideurs politiques et aux ONG afin d'influencer les politiques, les réglementations et les analyses de rentabilité, de façon à accroître la participation des femmes rurales et des groupes minoritaires aux activités de restauration des terres, à augmenter les bénéfices de ces activités, tout en réduisant l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones ciblées.

Le projet contribuera également à étayer des engagements politiques importants tels que l'engagement du Cameroun en matière de restauration des terres, le plan national d'adaptation et la contribution nationale déterminée. En effet, le projet permettra d'identifier des solutions de restauration qui tiennent compte du genre dans chaque zone agro-écologique, et qui pourront être reproduites par d'autres projets ou programmes.

Objectifs

L'objectif général du projet est d'enrichir par des données les politiques et/ou les pratiques commerciales qui favorisent la participation des femmes et des groupes minoritaires aux initiatives de restauration des terres dans un contexte post-Covid-19, et qui leur permettent d'en tirer profit.

Quatre grandes questions nous aideront à atteindre l'objectif mentionné ci-dessus :

  1. Quelles sont les contraintes et les opportunités (agroécologiques, techniques, politiques, culturelles, économiques, intellectuelles) liées au genre et au contexte pour la restauration des terres dans les trois zones agroécologiques du Cameroun et quels types d'interventions peuvent être développés en réponse à ces contraintes ?
  2. Comment les restrictions liées au Covid-19 ont-elles affecté la charge de travail des femmes rurales et des groupes minoritaires ainsi que leur capacité à participer aux activités de restauration des terres ? Que peut-on apprendre de leurs stratégies d'adaptation et des organisations qui les soutiennent pour mieux réagir à de futures crises sanitaires similaires ?
  3. Comment les femmes rurales et les groupes minoritaires peuvent-ils être habilités à gérer des entreprises sociales et des initiatives de restauration des terres, en tenant compte des dispositions existantes et/ou des programmes d'amélioration tels que la stratégie nationale de développement 2020-2030 ?.
  4. Comment les enseignements tirés de cette étude peuvent-ils être efficacement diffusés et utilisés pour élaborer et mettre en œuvre des politiques (existantes ou nouvelles) qui favorisent la participation des femmes et des groupes minoritaires aux initiatives de restauration des terres et les avantages qui en découlent dans le contexte post-Covid-19 ?

Partenaires

Une équipe multidisciplinaire et multipartite de chercheurs et d'acteurs du développement utilisera ses diverses compétences pour contribuer aux objectifs du projet. Elle comprend le Centre d’Appui aux Femmes et aux Ruraux (CAFER), World Agroforestry (ICRAF) et Actions pour la Biodiversité et Gestion des Terroirs (ABIOGeT).

Les utilisateurs finaux des résultats seront les organisations soutenant les initiatives de restauration des terres, les décideurs politiques, les acteurs du secteur privé, les instituts de recherche nationaux, les universités et les écoles d'agriculture, les communautés, les femmes et les groupes minoritaires en particulier.

Activités

Le projet utilise une approche de recherche-action à trois volets :

(i) étudier les initiatives en cours en matière de restauration des paysages afin d'identifier les défis et les possibilités de soutien à des mesures post-COVID visant à renforcer l'autonomie économique des femmes et des groupes minoritaires par le biais de la restauration des terres ;

(ii) tester les solutions proposées avec les communautés dans chacune des zones cibles et produire des preuves scientifiques et des connaissances reproductibles ; et

(iii) tirer des leçons pour l'élaboration de politiques et la mise à l'échelle.

Contact

Dr Albertine Tchoulack - Directrice, CAFER
altchoulack@cafercameroun.org

Dr Divine Foundjem Tita - Institutions scientifiques, marchés et politiques, ICRAF 
d.foundjem@cgiar.org

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Détails du projet
Thème:
Geographies:
Photo: CIFOR-ICRAF Cameroon