Accorder la priorité aux solutions en faveur de l'autonomisation et de la résilience des femmes dans les filières d'arbres à fruits comestibles au Malawi

Mango farmer in Malawi, credit ICRAF

Contexte

Malgré de modestes progrès réalisés au cours des dernières décennies, le Malawi reste l’un des pays les moins développés du monde, avec un taux de pauvreté de 69,2 % et un rang de 174e sur 189 selon l'indice de développement humain. Plus de 80 % de sa population réside dans les zones rurales, où la culture du maïs, peu intensive, pluviale et à petite échelle, occupe plus de 60 % des terres cultivées, condamnant les petits exploitants à une pauvreté chronique et à l'insécurité alimentaire. En outre, le tabac a longtemps été la principale culture commerciale du pays. Cependant, la baisse de la demande mondiale associée à des effets néfastes sur l'environnement et la santé ont conduit à rechercher des alternatives viables.

C'est dans ce contexte complexe qu'est survenue la pandémie de Covid-19. Bien que le Malawi ait adopté une politique modérée de distanciation sociale pour atténuer la propagation du virus, par exemple en fermant temporairement les écoles et en limitant les voyages internationaux, l'économie fragile du pays, qui dépend de l'agriculture, a été considérablement ébranlée. Il est clair qu'il faut non seulement a) soutenir les efforts de relance à court terme post-Covid-19 (par exemple, en renforçant la protection sociale), mais aussi b) s'attaquer aux conditions structurelles et aux inégalités qui rendent les habitants des zones rurales du Malawi en général, et les femmes en particulier, vulnérables à de tels événements.

Le projet

Le projet POWER (Prioritising Options for Women's Empowerment and Resilience in Food Tree Value Chains) au Malawi effectue des recherches ciblées – en étroite collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé, des universités et des ONG – afin de développer et de tester des interventions, et de concevoir des politiques visant à renforcer l'engagement et l'autonomisation des femmes dans les filières prometteuses et bas carbone d'arbres à fruits comestibles (fruits à fort potentiel et noix de macadamia).

L'engagement ciblé (et le développement des capacités) des utilisateurs des connaissances à différents niveaux garantira que les interventions et les options politiques choisies seront adaptées à la demande, ce qui augmentera la probabilité d'une bonne utilisation et, en fin de compte, d'un réel impact. À cette fin, les objectifs généraux et spécifiques et les principaux sujets de recherche de POWER sont les suivants :

Objectifs généraux

a) Soutenir et diversifier les revenus des petits exploitants tout en b) renforçant l'autonomisation économique des femmes et en réduisant les inégalités au sein des ménages, contribuant ainsi à c) une reprise bas carbone dans le contexte de la relance post-Covid-19 et à une meilleure résilience face aux futurs bouleversements.

Objectifs spécifiques

  1. Réaliser une évaluation de deux filières d'arbres à fruits comestibles (fruits améliorés et macadamia) afin d'identifier les leviers d'intervention et les leviers stratégiques permettant de transformer les rapports hommes-femmes.
  2. Co-développer et tester des actions concrètes – avec des conseils de mise en œuvre spécifiques au contexte – pour renforcer l'engagement et l'autonomisation des femmes dans des filières d'arbres à fruits comestibles spécifiques.
  3. Faciliter le codéveloppement de mécanismes politiques et de stratégies visant à créer des conditions plus favorables à l'engagement significatif et à l'autonomisation des femmes dans les filières d’arbres à fruits comestibles.
  4. Donner aux utilisateurs finaux ciblés – le gouvernement du Malawi ( à travers ses bureaux de district pour l'agriculture, l'environnement et les ressources naturelles [DAENR]), d'autres organisations de mise en œuvre comme les ONG et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), et les acteurs concernés du secteur privé tels que Malawi Mangoes et Shire Best – les moyens de disposer des directives, du matériel de formation communautaire et de communication, des notes d'information sur les politiques et des formations ciblées pour mettre en œuvre les interventions et les solutions élaborées en commun.
  5. Faciliter une réflexion critique sur les normes de genre et les relations de pouvoir et sur la manière dont elles affectent les moyens de subsistance et l'environnement, afin de susciter des changements d'attitude et de comportement de la part des ménages, de la communauté et des institutions concernant l'autonomisation économique des femmes.

Contact

Karl Hughes - K.Hughes@cgiar.org

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Détails du projet